26 août 2006

Polaroid

Que c'est loin la Croatie...


À l'heure de la rentrée, me reviennent des images d'un pays débordant de charme : la Croatie, "ma" Croatie, celle que je me suis fabriquée, celle de mes émotions.
En Croatie, j'ai trouvé des villes extraordinaires, gorgées de foule dès que le soleil tombe : Sibenik, Split l'Antique ou Dubronik la riche. J'ai trouvé une terre lumineuse et sauvage quoique les civilisations aient pourtant laissé leurs marques dans l'espace. Une eau, belle, transparente en tout lieu, d'un bleu fou qui donne aux paysages toute leur beauté, leur spécificité. Une mer qui ouvre le champ vers un lointain, mais qui ne fait pas peur ; les îles sont là, multiples... partout, toujours bordant l'horizon.
Pour comprendre comment se façonne le destin d'un pays, il faut le regarder. Là, dans ce contexte géographique maritime, suffit de fermer les yeux pour revoir se dérouler l'Histoire... et comprendre qu'ici la terre a déterminé les évènements : dès le début de notre ère, la Dalmatie allait fatalement devenir un espace "colonisé", urbanisé, commercial et par là même lieu d'échanges, de richesse.
Et puis on se retourne, laissant la mer derrière soit : l'arrière pays. Villages sinistrés, maisons criblées de balles, façades marquées d'injures... Cette Histoire là ne se déduit pas de l'observation des paysages, cette Histoire là n'a rien de réfléchi... mais c'est aussi la Croatie.
Terre de contrastes donc, mais aussi espace de transition entre deux ambiances, l'une méditerranéenne, l'autre slave, la Croatie retrouve aujourd'hui toute son identité... longtemps gommée... Mais la Yougoslavie c'est déjà de l'Histoire ancienne !

25 août 2006

Der Blaue Reiter / Le Cavalier Bleu

Cet été j'ai fait ma cure de St Tropez ! Malgré les embouteillages et les promesses que l'on se fait de ne jamais plus y revenir l'été... et ben on y retourne quand même ! Mystérieuse attraction que celle de ce pôle djetsètien (voilà que j'écris comme Queneau)... En réalité ces allées et venues m'ont permis de constater que se tenait au musée de l'Annonciade, une expo temporaire sur "Le Cavalier Bleu"... mouvement pictural allemand du début du XXème, crée par Wassili Kandinski et Franz Marc, lui-même à l'origine de l'Expressionnisme.
"Il faut que je revienne voir ça avec Juju".
Expo modeste, peu d'oeuvres, mais suffisament pour susciter notre curiosité à tous les deux. Les dessins et gravures de Kandinski (celle jointe est exposée ; il s'agit de la couverture de l'"Almanach du Cavalier Bleu", manifeste du groupe) allient abstraction et réalisme... les couleurs sont brutes, très contrastées... avant goût d'un Expressionnisme qui ne va pas tarder à venir.
C'est surtout Franz Marc a attiré ma curiosité. On connait surtout "sa" peinture du petit cheval bleu (quel est son titre ?), pour l'avoir vu dans des manuels de littérature (non ? moi si !), mais l'expo présentait surtout de très belles gravures. Bref, me voilà donc sur le net, à la recherche d'infos sur Franz Marc. Et là, colère ! Rien ! absolument rien ou presque en français, même pas un bouquin en vente sur Amazon, boutique tant aimée ! À l'heure de l'Union Européenne n'est-il pas énervant de constater que la culture artistique française est franchement franco centrée ? Alors sur Cézanne, Gauguin et autres artistes bien français, ça, pas de problème, rayons farcis ! Grâce à l'expo "Vienne 1900" les librairies connaissent enfin Schiele et Klimt (pauvres Kokoschka et Moser... vous êtes passés à la trappe !), côté peinture anglaise, je n'en parle pas et vous savez à présent qu'il n'y a rien à faire côté allemand non plus ! Ras le bol du chauvinisme ! En réfléchissant... Picasso est le seul que nous ayons autorisé à passer la frontière... pour un peu on croirait qu'il est français !

Selon Matthieu


Carqueiranne, le 24 août 2006.

24 août 2006

J -5

Et voilà Murat qui revient à la charge ! Sans doute la personnalité musicale la plus productrice de France, avec quasiment 1 album par an ! N'empêche qu'on attend toujours avec impatience les chouettes albums de ce super hurluberlu !

Vous aurez remarqué que cette fois-ci Jean-Louiiiiiiiis a eu le bon goût de choisir une illustration totalement assortie à mon blog... Les grands Esprits se rencontrent !

23 août 2006

Chacun cherche son sosie


Après avoir passé un bout de soirée* à rigoler devant des sites de sosies "à louer" (moins d'ailleurs parce que ce type d'animation est kitchissime que parce dans une très grande proportion, les dits sosies ne ressemblent pas du tout à leurs idoles), j'en déduis que chacun s'auto proclame un peu sosie de n'importe qui. Sur ce, pas question de se laisser abattre, moi aussi je suis cap' de m'inventer un sosie ! Encouragée par Zohra qui assure que ma photo fait "très Dalida", je pose une candidature via ce blog ! Comme il n'est jamais aussi drôle que de se moquer de soi même... voici Mesdames et Messieurs, sous vos applaudissements : Dali-emma !

* avec un acolyte de choix, puisqu'au moins aussi critique que moi, j'ai nommé : ma soeur.

Le monde selon Gondry


Pour tous les rêveurs, les ados éternels (moi entre autres), voici votre film... celui qui en prime permet de prolonger le bienfait des vacances ! Pas un chef d'oeuvre, mais un film tout en douceur pour parler de l'Amour et des Rêves. Un marivaudage à la Michel Gondry, qui met en avant les charmants enfantillages de Stéphane (le beau Gael Garcia Bernal, révélé par Almodovar) et Stéphanie (Charlotte Gainsbourg, de plus en plus touchante). Entre rêve et réalité, entre espagnol, anglais et français, un joli film sur la confusion des sentiments et la difficulté de grandir ; j'ai nommé : "la science des rêves".
NB : à ces deux brillants acteurs... j'oubliais de rajouter le meilleur : Alain Chabat, queutard ringue et frustré, reconverti en mentor de fortune auprès du héros principal... tout un programme !

Royal Tenenbaum


Film vu, vu et revu ! Pourtant à vous, ça ne vous dit rien ? Évidemment ! Wes Anderson est un réalisateur américain atypique... donc peu (pas) connu. Pourtant, "La famille Tenenbaum", comme "la vie aquatique" (dernier film sorti en France) mérite plus d'une attention !
La Famille Tenenbaum est composée de trois enfants prodiges, véritables génies en herbe. Rien d'étonnant puisque leur mère semble déjà avoir une nature et un sens extraordinaire. Une tâche au tableau : le Père, brillantissime Gene Hackman en patriarche au prénom qui pourtant annonçait le meilleur : Royal. Mais "crack" ! Tout se déglingue, Royal divorce d'Etheline qu'il laisse seule avec ses enfants. La roue tourne, ou plutôt s'arrête. Margot et Ritchie sombrent dans la dépression, Chas, dans l'angoisse. C'est alors que le cynique et grossier Royal réapparaît comme si de rien n'était, invoquant une mort iminente et donc le besoin de s'installer en la demeure familiale des Tenenbaum. Commence alors une vaste remise en question de l'ensemble des membres de la famille. Ce retour inopiné semble à nouveau tout bousculer. Le père indigne retrouve une place, parmi ces individus excentriques et grégaires, qui ne semblent pouvoir fonctionner sans ce chef d'orchestre à coucher dehors !

22 août 2006

"Ramatuelle" par Julien

Sur la route...


D'Hyères à Saint Tropez (la digue, la digue... euh... je m'égare !), on en croise de drôles de voitures !

La Fiat 500 customisée... ça en jette hein ?


















12 août 2006

Massis (le Mont Ararat)


Ah ! Guédiguian ! Pour nous Méditerranéens, impossible ou presque de râter un film de notre chouchou Marseillais. À titre personnel, j’ai vu l’ensemble de ses films, si, si, sans jamais renier le travail de ce cinéaste honnête et intelligent. J’ai aimé (euphémisme) ses films, moins aimé, mais je n’ai jamais pu constater que Guédigu’ ait un jour pris la caméra pour faire n’importe quoi. Il faut bien le dire, son mérite est de toujours mener un combat en racontant des histoires (ça à l’air un peu bête mais en réalité, peu de films racontent vraiment des histoires qui ont une unité)… bref, parfois il le fait brillamment, parfois la mayonnaise prend moins… mais ça on lui pardonne !
Avec ce « voyage en Arménie »… je craignais un peu (beaucoup) que « ça » tourne au mélo (il y a des histoires auxquelles on tient trop pour les raconter avec élégance…). Erreur ! Ici, Guédiguian nous offre un film tout en dentelle, un tableau touchant mais nu et cru d’une Arménie qui n’est pas celle, sublime et idéalisée que l’on aurait pu loger dans des souvenirs familialement transmis. C’est bien sûr là que ça commence à devenir intéressant : ouf ! on aura pas LA carte postale, LE film consensuel et cul-cul… qu’un cinéaste inutile aurait pu nous donner (vous connaissez « les choristes » ?).
Anna, médecin part retrouver son père en Arménie pour lui annoncer (ce qu’il sait déjà) qu’il est gravement malade. Le départ se fait à contrecoeur. La rencontre avec l’Arménie promet d’être un choc… elle l’est. Loin des paradisiaques et nostalgiques paysages du Mont Ararat, Yerevan se dessine comme une ville en explosion, qui entend bien rattraper un retard accumulé à l’« époque » communiste en copiant le modèle américain ! Confrontation douloureuse, dangereuse avec une Arménie qui semble toute étrangère à Anna, moins parce qu’elle n’y est jamais venue que parce qu’Anna ne veut pas appartenir à ce pays là.
Intruse dans Yerevan, Anna masque son malaise en se « déguisant » à la mode Arménienne, qui au fond à bien des accents américains : brushing de diva, ongles « french-manucurés », mais rien n’y fait ! Anna n’est pas de là, et même identique à eux (les Arméniens), elle ne peut pas être de ceux là, elle ne veux pas avoir la nationalité de ce père qu’elle déteste… mais qu’au fond bien sûr elle adore.
De rejets en rencontres, Anna ne peut cependant nier longtemps son arménité. Yervanth, un marseillais exilé (donc un double presque frère), va la démasquer et la faire accéder à sa propre vérité… Tombe le masque, tombent les barrières, les talons aiguilles de « bourgeoise-occidentale » restent eux, mais ils ne sont plus que le symbole d'un chemin qui mène Anna à son père, le lien entre deux cultures. Avec ou sans Anna comprend qu'au delà des apparences elle est une fille de cette terre, qu'elle leur ressemble à ces Arméniens qui ont les mêmes sourcils qu'elle (je cite).
Un beau film sensible, qui raconte la difficulté d’avoir deux amours (thèmes récurent chez Guédig’) la France et l’Arménie ; un beau film aussi sur un tout petit pays mis à mal par son histoire, qui semble dépossédé de toute identité et qui peine à refermer de profondes cicatrices. Loin de faire de l’Arménie un pays martyre et malgré ses origines, Guédiguian constate bien plus qu'il ne juge, même si l'amertume point à l'évocation du Mont Ararat, symbole national, qui du haut de ses 5000 mètres, veille désormais sur la Turquie.

10 août 2006

"Sve su mornavice..."


Voici un portrait réalisé par Ana Kolega. Il s'agit une peintre Croate, qui expose et s'est fait sa petite notoriété à Zadar.
Cette rousse mélancolique m'a interpellée... vous la verrez désormais sur mes murs !

"... mon cul !"

Pourquoi pense-t-on que "Zazie... " est un p'tit livre pour les marmots ? L'illustration de couverture conforte d'ailleurs cette idée !
En réalité, le roman s'adresse à un public plus vaste... compte tenu du second degré et de l'humour de la narration. Ce roman, rappelle Prévert, son réalisme sec, incisif et léger à la fois, cependant Raymond Queneau se fait "trafiquant de langue" ; il invente, déforme les mots et couche sur le papier un discours oral qui se moque bien de l'orthographe. Ainsi Zazie quoique provinciale connaît "Singermindépré", déteste les "papouilles zozées", condamne toujours le discours des grandes personnes (ouf ! "Ltipstu")... Amusante ballade dans la capitale, aux côtés d'une Zazie que l'on a peu de mal à imaginer, tant cette fillette semble vraie et attachante avec ses "mon cul" qui ponctuent son discours à tout bout de champ !

"Pirate !"


Comme promis, le CAPITAINE Jack Sparrow est revenu ! Irrésistible Johnny Depp (y avait un moment que j'avais plus pensé ça... depuis une montée d'hormones liée à l'adolescence), il faut bien le dire !
Dans les films de Tim Burton Johnny Depp a souvent laissé libre court à l'interprétation des personnages... ici (et malgré les contraintes d'un blockbuster) on sent un acteur heureux dans ce costume de pirate. Farfelu, drôle et décalé ce Capitaine a tout pour plaire ! Réussira-t-il à charmer définitivement Elisabeth Swan ? Soyons honnêtes on l'attend tous cette fin ! Julien et moi prenons déjà les paris... le troisième épisode est pour l'été prochain non ?

09 août 2006

Un mois et demi...


6 semaines de vacances... les bienfaits sont douteux... dire que j'étais au top...

A tribute to...


À Paris, il a toujours une salle de cinéma qui diffuse LE film que vous rêviez de revoir sur grand écran. Après avoir revu « Working girl » et « Blow up », ce dimanche, retour au pays gitan d’Émir Kusturica. Depuis plus de dix ans que j’attendais que « le temps des gitans » repasse à la télé ! Mais la télé oublie les cinéphiles… Ouf ! le Majestic Bastille ne nous oublie pas lui !
Dix ans… on a le temps de cristalliser ! Revoir un film que l’on a adoré, est toujours un peu angoissant… c’est un rendez-vous avec sa mémoire qui est parfois cruel puisqu’il faut accepter un possible sentiment de déception à l’issue du film. Lorsqu’on adore un film (ou un livre, c’est la même chose d’ailleurs) on appréhende parfois à l’idée de le revoir, de peur de ne pas retrouver nos émotions originelles. Il est, a priori, délicat de toucher aux « monstres sacrés » de nos souvenirs. En réalité, ceci est moins une règle d’une impression : les chefs d’œuvre se relisent, se revoient évidemment… N’empêche qu’il y a toujours cette petite angoisse liée à l’envie de refaire le même chemin. Et alors ?
Si le film a une portée beaucoup moins esthétique que dans mes souvenirs, le scénario quant à lui n’a pas pris une ride. Une histoire vieille comme le monde mais qui fonctionne toujours… un autre Oliver Twist, qui prendrait place dans les Balkans. La Bosnie-Herzégovine… un bout de terre bel et bien réel, sur lequel vit dans le dénuement le plus total, une communauté de gitans. Nos yeux d’Occidentaux interrogent : où s’arrête le réel ? dans ce bidonville slave, gris et boueux, reste heureusement un peu de folie, un peu de vie. Elle gagne les hommes, clowns mélancoliques aux accents chaplinesque. Kusturica s’amuse à mettre en scène d’insolites personnages notamment une grand-mère animiste, un oncle concupiscent et aliéné, enfin, Perhan, un adolescent orphelin et dresseur de dindon. Tous (encore mille autres !), vivent comme hors du temps et de l’espace, reclus et immobiles. Seule leur « folie » apporte la vie et il semble alors que la communauté échappe à son propre sinistre. Folie des cris, unique moyen de communication, folie des chants qui relaient la parole quand celle-ci ne conduit qu’à un dialogue de sourds. C’est qu’on ne s’écoute pas chez les gitans, pas plus que l’on se montre d’ailleurs. Par pudeur, on ne dit pas ses sentiments, mais on peut les lire, en revanche, sur les corps tatoués du prénom de l’autre. Ainsi le corps et l’esprit sont réunis par cette inscription, véritable serment d’amour. Perhan (le personnage central), ne déroge pas à la règle. Lui, il aime Azra, fille d’une gitane hystérique et vénale, peu encline à laisser la main de son enfant à un orphelin pauvre et bâtard. N’empêche que Perhan a une âme de gitan, qu’il tient de sa grand-mère. Elle, est thaumaturge, lui, un drôle de magicien. Alors gare à ne pas perdre cette âme. Malgré les recommandations d’une grand-mère qui connaît bien les hommes, leurs mensonges et leur lâcheté, Perhan se laisse voler ce qu’il a de plus cher : son innocence et cède au chant envoûtant de la ville, gigantesque miroir aux alouettes. Cependant, la ville enfante aussi des "rois", tel Ahmed, un gitan exilé revenu au pays couvert d’or… Loin de la folklorique terre mère (au propre comme au figuré), notre adolescent entre dans la réalité aux côtés de cette arsouille sans vergogne. Aïe aïe aïe ! Mieux valait peut-être l’honnête et tranquille folie du pays plutôt que l’ignominie d’un monde où brillent les dollars nés d’un sordide trafic d’humain. Tragique voyage que Perhan fera donc au prix de sa vie… il aura néanmoins appris que l’âme gitane s’envole vite… mais que dépourvue de celle-ci, le corps ne reste qu’une armure de chair fragile pour affronter la vie… Un tatouage sur un corps n’a plus guère de valeur quand derrière le masque de l’amour, le cœur est vidé.
Une ballade dans ce monde fou (ici où là)… dans lequel nous sommes enfermés, à l’image de cette cathédrale miniature sur laquelle la grand-mère « pelote » un fil de laine rouge… Linceul sur le monde spirituel, achevé par un monde bassement matérialiste.

03 août 2006

Un an déjà !


Un blog tenu d'une main de fer, avec des messages d'une égale et infinie qualité... et tout ça depuis un an ! Autant dire que ça se fête, entre nous biensûr...