20 février 2013

Correspondances


Il y a Zola à Medan.
Allongé sur le flanc. Pimpin là, tout contre, sage sous le bras.
Chapeau brillant comme métal, un autre dormeur du Val ?
L'écrivain a ordonné la photographie ; l'épouse actionne le déclencheur.
Un "tac" dans la chambre noire ; à jamais dans l'herbe.

Il y a Ophélie se reposant*.
Elle ne fait pas partie de l'exposition (il s'agit d'une exposition photographique).
Cette peinture surgit de soi ; dans l'esprit.

Ressemblances.
Étonnantes.

J'ai observé 100 chefs d'oeuvres (thème de l'exposition qui se tient actuellement à la BNF - La photographie en 100 chefs d'oeuvres).
Époques, sujets variés : une collection très hétéroclite parmi laquelle 2 clichés ont retenu mon attention : un portrait signé Callahan (j'y reviendrais certainement un jour) et celui de Zola pour les raisons que chacun a déjà comprises.
Cet après midi là, devant ce petit cadre, qui plus est celui qui clôt l'exposition (n°100), là dis-je, j'eus la sensation d'être incarnée. Tout doucement ; par le coeur. Un petit bonheur soulevant imperceptiblement la cage, enveloppé de doux, de bienveillant : un instant.

Je n'idolâtre pas Zola, mais suffisamment son temps littéraire pour que la chimie opère, piochant dans ma mémoire ces bribes de correspondances et entre en fusion !
Ô Cerveau-fou ! Organe-archive ! Que jamais ne cesse !

* John William Waterhouse, Coll. privée, 1889.